V. 1-25: cf. (Ec 4:1; 8:11-14.) (Jé 12:1-3. Ps 37; 73.)
1Pourquoi le Tout-Puissant ne met-il pas des temps en réserve,
Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours?
2On déplace les bornes,
On vole des troupeaux, et on les fait paître;
3On enlève l’âne de l’orphelin,
On prend pour gage le bœuf de la veuve;
4On repousse du chemin les indigents,
On force tous les malheureux du pays à se cacher.
5Et voici, comme les ânes sauvages du désert,
Ils sortent le matin pour chercher de la nourriture,
Ils n’ont que le désert pour trouver le pain de leurs enfants;
6Ils coupent le fourrage qui reste dans les champs,
Ils grappillent dans la vigne de l’impie;
7Ils passent la nuit dans la nudité, sans vêtement,
Sans couverture contre le froid;
8Ils sont percés par la pluie des montagnes,
Et ils embrassent les rochers comme unique refuge.
9On arrache l’orphelin à la mamelle,
On prend des gages sur le pauvre.
10Ils vont tout nus, sans vêtement,
Ils sont affamés, et ils portent les gerbes;
11Dans les enclos de l’impie ils font de l’huile,
Ils foulent le pressoir, et ils ont soif;
12Dans les villes s’exhalent les soupirs des mourants,
L’âme des blessés jette des cris…
Et Dieu ne prend pas garde à ces infamies!
13D’autres sont ennemis de la lumière,
Ils n’en connaissent pas les voies,
Ils n’en pratiquent pas les sentiers.
14L’assassin se lève au point du jour,
Tue le pauvre et l’indigent,
Et il dérobe pendant la nuit.
15L’œil de l’adultère épie le crépuscule;
Personne ne me verra, dit-il,
Et il met un voile sur sa figure.
16La nuit ils forcent les maisons,
Le jour ils se tiennent enfermés;
Ils ne connaissent pas la lumière.
17Pour eux, le matin c’est l’ombre de la mort, ils en éprouvent toutes les terreurs.
18Eh quoi! L’impie est d’un poids léger sur la face des eaux,
Il n’a sur la terre qu’une part maudite,
Il ne prend jamais le chemin des vignes!
19Comme la sécheresse et la chaleur absorbent les eaux de la neige,
Ainsi le séjour des morts engloutit ceux qui pèchent!
20Quoi! Le sein maternel l’oublie,
Les vers en font leurs délices,
On ne se souvient plus de lui!
L’impie est brisé comme un arbre,
21Lui qui dépouille la femme stérile et sans enfants,
Lui qui ne répand aucun bienfait sur la veuve!…
22Non! Dieu par sa force prolonge les jours des violents,
Et les voilà debout quand ils désespéraient de la vie;
23Il leur donne de la sécurité et de la confiance,
Il a les regards sur leurs voies.
24Ils se sont élevés; et en un instant ils ne sont plus,
Ils tombent, ils meurent comme tous les hommes,
Ils sont coupés comme la tête des épis.
25S’il n’en est pas ainsi, qui me démentira,
Qui réduira mes paroles à néant?