1Malheur à la ville sanguinaire,
Pleine de mensonge, pleine de violence,
Et qui ne cesse de se livrer à la rapine!…
2On entend le bruit du fouet,
Le bruit des roues,
Le galop des chevaux,
Le roulement des chars.
3Les cavaliers s’élancent, l’épée étincelle, la lance brille…
Une multitude de blessés!… une foule de cadavres!…
Des morts à l’infini!…
On tombe sur les morts!…
4C’est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée,
Pleine d’attraits, habile enchanteresse,
Qui vendait les nations par ses prostitutions
Et les peuples par ses enchantements.
5Voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées,
Je relèverai tes pans jusque sur ton visage,
Je montrerai ta nudité aux nations,
Et ta honte aux royaumes.
6Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai,
Et je te donnerai en spectacle.
7Tous ceux qui te verront fuiront loin de toi,
Et l’on dira: Ninive est détruite!
Qui la plaindra?
Où te chercherai-je des consolateurs?
8Es-tu meilleure que No-Amon,
Qui était assise au milieu des fleuves,
Entourée par les eaux,
Ayant la mer pour rempart,
La mer pour murailles?
9L’Éthiopie et les Égyptiens innombrables faisaient sa force,
Puth et les Libyens étaient ses auxiliaires.
10Et cependant elle est partie pour l’exil, elle s’en est allée captive;
Ses enfants ont été écrasés au coin de toutes les rues;
On a jeté le sort sur ses nobles,
Et tous ses grands ont été chargés de chaînes.
11Toi aussi, tu seras enivrée, tu te cacheras;
Toi aussi, tu chercheras un refuge contre l’ennemi.
12Toutes tes forteresses
Sont des figuiers avec les primeurs;
Quand on les secoue,
Elles tombent dans la bouche de qui veut les manger.
13Voici, ton peuple, ce sont des femmes au milieu de toi;
Les portes de ton pays s’ouvrent à tes ennemis;
Le feu consume tes verrous.
14Puise de l’eau pour le siège!
Répare tes forteresses!
Entre dans la boue, foule l’argile!
Rétablis le four à briques!
15Là, le feu te dévorera,
L’épée t’exterminera,
Te dévorera comme des sauterelles.
Entasse-toi comme les sauterelles!
Entasse-toi comme les sauterelles!
16Tes marchands, plus nombreux
Que les étoiles du ciel,
Sont comme la sauterelle qui ouvre les ailes et s’envole.
17Tes princes sont comme les sauterelles,
Tes chefs comme une multitude de sauterelles,
Qui se posent sur les haies au temps de la froidure:
Le soleil paraît, elles s’envolent,
Et l’on ne connaît plus le lieu où elles étaient.
18Tes bergers sommeillent, roi d’Assyrie,
Tes vaillants hommes reposent;
Ton peuple est dispersé sur les montagnes,
Et nul ne le rassemble.
19Il n’y a point de remède à ta blessure,
Ta plaie est mortelle.
Tous ceux qui entendront parler de toi
Battront des mains sur toi;
Car quel est celui que ta méchanceté n’a pas atteint?